Le châtaignier

Le châtaignier est présent depuis l’antiquité dans tout le bassin méditerranéen et ses régions limitrophes. Si le châtaignier pousse au sud des Alpes jusqu’à environ 1000 mètres d’altitude, son habitat s’étend jusqu’à 1800 mètres d’altitude dans le Caucase. Comme d’autres espèces fruitières, le châtaignier n’est pas un fruitier sauvage mais une forme cultivée.

La santé et l’espérance de vie des arbres dépendent directement des bons soins prodigués par les humains. L’abandon de cet entretien est le principal danger qui menace les châtaigneraies de Suisse.

Jusqu’au milieu du 20e siècle, le Tessin abritait une culture vivace autour de la castanéiculture avec des châtaigneraies entretenues et de vastes forêts de châtaigniers. La production de châtaignes était une branche économique importante dans les vallées du Tessin. Aujourd’hui encore, des châtaigniers géants de jusqu’à 750 ans d’âge témoignent de cette époque. Le fruit était très apprécié comme aliment de base et servait aussi de nourriture pour les animaux de rente. Le bois servait de matériau de construction et de combustible et les feuilles faisaient une litière toute trouvée pour le bétail.

Puis depuis 1950, les châtaigneraies et les forêts de châtaigniers ont été de plus en plus négligées pour des raisons économiques. Le chancre du châtaignier Cryphonectria parasitica originaire d’Asie, importé d’abord aux USA d’où il a été introduit en Italie vers 1940, a aussi ravagé les châtaigneraies suisses et entraîné la suppression de forêts de châtaigniers entières.

Puis un groupe de travail s’est constitué au Tessin dans le but d’empêcher la disparition à jamais des traditions autour de la châtaigne presque oubliées. La lutte contre le chancre de l’écorce du châtaignier au travers de la sélection de variétés de châtaignier résistantes, la revitalisation de châtaigneraies et de forêts de châtaigniers ainsi que la mise en valeur et la commercialisation de la récolte de châtaignes ont permis d’obtenir de grands succès. Les projets ont bénéficié du soutien décisif par le Fonds suisse du paysage et d’autres institutions. Les châtaigneraies soignées telles qu’on les trouve à nouveau dans toute la Suisse méridionale sont des attractions touristiques et leur beauté enchante le visiteur en toute saison.

L’inventaire national des variétés de châtaignier dressé dans le cadre du Plan d’action national de conservation des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (PAN-RPGAA) a débouché en collaboration avec l’Office fédéral de l’agriculture sur une liste positive de cent deux variétés de châtaignier conservées aujourd’hui dans les collections primaires de Biasca et de Cademario TI. Ces conservatoires sont gérés par l’Associazione dei castanicoltori della Svizzera italiana.

Le châtaignier avait aussi une grande importance en Suisse centrale jusqu’en 1950, avant de tomber dans l’oubli. L’association « Pro Kastanie Zentralschweiz » a dressé dans le cadre du PAN-RPGAA un inventaire des variétés de châtaignier de Suisse alémanique, gère les conservatoires de Küssnacht am Rigi et s’engage en créant et en entretenant des châtaigneraies en Suisse centrale.

L’institute fédéral de recherche WSL à publié une fiche technique sur la récolte, le traitement et la conservation des châtaignes.

Association des castanéiculteurs du Tessin

Pro Kastanie Zentralschweiz