Variété de fruit suisse de l’année 2025: POMME ORANGE SUISSE

Recherche de variétés de pommes améliorées  

L’émergence de la production de fruits de table a induit à partir du début du 20^e siècle un besoin de variétés fruitières adaptées. C’est pourquoi on a lancé voici plus d’un siècle la sélection systématique de variétés de pommes en Suisse. Le 14 mai 1935, on a hybridé à la station de recherche de Wädenswil les variétés Ontario et Cox Orange. Vingt ans plus tard, la commission suisse d’examen des variétés approuve une variété née de ce croisement sous le nom de pomme Orange suisse. Le nom rappelle l’origine (Suisse) et la variété père Cox Orange, dont la nouvelle variété tient le goût, la silhouette et la coloration orangée du fruit mûr.

Des obtentions de pommes à succès de Wädenswil        

Depuis 1954, toute une série de nouvelles obtentions de pommes ont vu le jour à Wädenswil. Si la station de Wädenswil continue de sélectionner des variétés de pommes jusqu’à aujourd’hui, les buts de sélection et les méthodes ont constamment évolué. À la qualité fruitière on a joint la résistance aux maladies. Mais en raison des exigences du marché, les nouvelles variétés doivent franchir des obstacles bien plus élevés aujourd’hui. Et malgré d’importants progrès techniques, il faut toujours quinze à vingt ans pour qu’une variété atteigne la maturité commerciale. L’obtention la plus récente d’Agroscope a été présentée en 2024. La variété prometteuse Iori marque des points grâce à sa résistance, sa bonne conservabilité et son goût.

Des actrices actives dans la sélection de pommes en Suisse sont, outre Agroscope, l’association Poma Culta et la société Lubera.

Une pomme excellente, une culture exigeante  

La pomme Orange suisse enchantait le public dans les années 1950 grâce à son acidité rafraîchissante et ses arômes délicats. Cette pomme de garde de taille moyenne avec sa chair ferme et juteuse qui ne se défait pas à la cuisson était appréciée de la clientèle. Mais des faiblesses apparaissaient en culture. L’arbre était certes peu sensible aux maladies fongiques, mais il ne se plaisait que dans des expositions favorisées. Les récoltes étaient irrégulières et en cas de forte charge, les fruits n’atteignaient pas la qualité désirée. Si la pomme Orange suisse a fait ses preuves en Alsace et Lorraine et réussi à s’établir dans les pays de l’Europe de l’Est, elle n’a jamais percé en Suisse. Elle est restée une variété d’amateur et se trouve occasionnellement sur des marchés hebdomadaires où elle ajoute de la diversité gustative sur nos tables et est véritablement un morceau d’histoire fruitière suisse.

Conserver les obtentions de pommes pour le futur        

Pour les sélectionneurs, il importe de pouvoir disposer d’une large base génétique pour de nouveaux croisements. Les conservatoires de Suisse conservent et décrivent sous l’égide du Plan d’action national de conservation des ressources phytogénétiques PAN près de mille deux cents variétés de pommier. Ces variétés constituent un fonds important dans lequel des candidats pour de nouveaux croisements ont d’ores et déjà été découverts et pourraient encore l’être.

Les programmes de sélection fournissent, outre des connaissances précieuses, des variétés sœurs prometteuses. La conservation des variétés et du trésor de connaissances implique une grande responsabilité.